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Papusza, liseuse de bonne aventure

Un documentaire de Dominique Prusak et Anna Szmuc

Papusza (la poupée), enfant tzi­gane aux yeux et che­veux noirs naît en 1908 dans un tabor (un cam­pe­ment nomade) à l’Est de la Pologne situé aujourd’hui en Ukraine. Sa famille appar­tient au groupe les « polska roma », des iti­né­rants des plai­nes. Gamine et en cachette, elle apprend à lire et écrire grâce à des enfants éduqués qu’elle ali­mente en butins divers. Très jeune, elle dit la bonne aven­ture, chante, danse, impro­vise des épopées... et joue de la harpe comme sa famille musi­cienne. Papusza devient poé­tesse mais n’en fait pas cas. Elle suit sa bonne étoile malgré les deux maria­ges suc­ces­sifs qu’on lui impose.

Rescapée des rafles et grands mas­sa­cres nazis de la seconde guerre mon­diale, Papusza échappe aussi aux ven­gean­ces ukrai­nien­nes natio­na­lis­tes et anti-polo­nai­ses de cette période. Dans beau­coup de ses poèmes, elle raconte le chaos quo­ti­dien de la guerre et elle sublime la forêt qui cons­ti­tue le refuge ins­tinc­tif de son peuple. Son bon­heur s’appelle Tarzan, le fils adop­tif qu’elle élève avec son deuxième mari.

Arrivent les années 50. Papusza est bru­ta­le­ment séden­ta­ri­sée, comme tous les tzi­ga­nes du pays, par les auto­ri­tés com­mu­nis­tes, afin qu’ils devien­nent ouvriers des gran­des usines socia­lis­tes. A cette époque, un poète polo­nais rebelle, Jerzy Ficowski, fait publier les nom­breux textes de Papusza, décou­verte et ren­contrée en 1949. Papusza est alors bannie par les siens qui la consi­dè­rent comme traî­tresse. Sa cor­res­pon­dance avec le poète juif polo­nais Tuwin et son admis­sion chez les gens de let­tres du pays ne la sau­vent pas d’une vie de pau­vreté et d’iso­le­ment. Elle meurt le 8 février 1987 d’une façon misé­ra­ble dans un taudis. Elle a près de 80 ans.

Aujourd’hui, Papusza et ses poèmes sont com­plè­te­ment réap­pro­priés par les tzi­ga­nes polo­nais. La réé­di­tion de ses textes aiguise les esprits curieux. Parallèlement, le film « Papusza », récom­pensé en Pologne et plé­bis­cité à tra­vers l’Europe et le monde entier, témoi­gne aussi de l’inté­rêt d’un public inter­na­tio­nal pour cette poé­tesse aty­pi­que.

Avec :

Jean-Yves Potel, écrivain et auteur des textes fran­çais de Papusza ;

Joanna Talewicz-Kwiatowska, tzi­gane et éditrice de la revue rom, Dialog ;

Jacek Milewski, pro­fes­seur de romani ;

Adam Bartosz, eth­no­lo­gue et créa­teur du musée tzi­gane de Tarnow ;

Magdalena Machowska, uni­ver­si­taire, ensei­gnante de la culture rom ;

Lidia Ostalowska, grande repor­trice au quo­ti­dien "Gazeta Wyborcza" ;

Romana Agnel, cho­ré­gra­phe de danses tzi­ga­nes ;

Jan Kanty Pawluskiewicz, com­po­si­teur d’un opéra sur Papusza ;

Jowita Budnik, actrice, incarne "Papusza" à l’écran.

Lecture des poèmes de Papusza : Monique Stalens.

Documentaire réa­lisé en par­te­na­riat avec Institut Polonais Paris.

Remerciements au Ciné 104 de Pantin et à l’asso­cia­tion AHUEFA pour la pro­jec­tion de Papusza.

Production : Dominique Prusak

Réalisation : Anna Szmuc

Prise de son : Pierre Minne

Louise Moaty a sou­haité tres­ser ensem­ble la parole des Rroms avec le cycle de mélo­dies de Janacek, Journal d’un dis­paru, où nous sui­vons le par­cours d’un jeune paysan qui ren­contre une tsi­gane, entre fas­ci­na­tion et répul­sion. Les très beaux poèmes rroms de Papusza ren­dront la parole à la tzi­gane...

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